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Dès sa création en 1986, « Le Tailleur d'images » (association à vocation éditoriale) fut le réceptacle de la « somme pavonique », une mythologie imaginaire qui fonde, plutôt qu'elle ne documente, l'uvre plastique de François Righi (cf. Summa Pavonica, catalogue, F.R.A.C. Limousin, Limoges, 1991). Et même si cette matière dite paonalogique ne vampirise pas intégralement le travail éditorial, la construction d'une installation intitulée LE THÉATRE DE LA MÉMOIRE DU PAON sera la cause récurrente, sous divers avatars, de nombreux livres, autographes ou gravés, toujours chargés d'images.
Le Théâtre de la mémoire du paon est une installation qui s'inspire des systèmes mnémotechniques des rhétoriciens de l'Antiquité. Il se développe autour de l'image du paon, considéré comme symbole de la manifestation de l'ensemble des phénomènes. Chacune des installations de ce « théâtre » tire son identité du lieu de sa réception. Après Limoges, Istanbul, Banska Bystrica en Slovaquie, la lisibilité de l'uvre présentée à Madrid (Estampa, nov. 2001) passe par une référence à la tauromachie, pour jouer de l'analogie qu'il y a entre l'ouverture de la roue du paon, le déploiement de la cape du torero, et la grâce du mouvement des pétales de coquelicot. L'édition de FAENA SIN TORO NI TORERO NI MUERTE propose de jouer avec les combinaisons de ces trois éléments.
Le coffret, marouflé de papier écarlate, est illustré, au dos et sur le premier plat, dun diagramme manuscrit de 109 mots. Ce schéma circulaire irradiant à partir du point central, marqué PAVO REAL (le paon), reproduit l'installation murale des 109 cartes postales tauromachiques, toutes légendées individuellement selon l'un des termes du diagramme, parmi lesquelles seffectuera le choix de celle qui servira de frontispice à chacun des exemplaires.
Le diagramme doit donc être vu comme une grille de lecture du monde selon la mythologie personnelle de lartiste. Les 109 mots de référence servent de légendes aux 109 images du recueil, réalisées à partir dautant de pétales de coquelicot. Les mêmes mots sont reportés et peints à la gouache sur chacune des cartes postales. En choisissant lune delle, en fonction ou non du mot quelle porte, lamateur est invité à distinguer son propre exemplaire de façon réellement originale.
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