François Righi
PETIT JOUR

François RIGHI. - Petit jour. [Ivoy-le-Pré] : Righi, 2011.
 
280 X 220, 20 pages (10 folios doubles dans lesquels sont insérées 10 serpentes noires), reliure à la chinoise, jaquette illustrée d’une gravure, coffret.
 
14 gravures en taille d’épargne, dont 9 à planche perdue*, sur rhodoïd, cuivre et zinc, à l’eau-forte et au burin, tirées à pleine page en 3 couleurs (noir, rose et argent).
 
Tirage limité à 40 exemplaires sur japon Kozo Uzukuchi 25 g, numérotés et signés, tous accompagnés d’une carte postale « contrôlée paonalogiquement », ainsi que d’une plaque gravée pour les 6 premiers.
*Avec ce procédé, une seule planche est utilisée, sur laquelle de nouvelles tailles ou morsures sont effectuées au fur et à mesure de l’impression des différentes pages. Une fois engagé le processus de gravure, dès la deuxième image, la planche ne se trouvera plus jamais dans son état initial.

Le portrait d’une jeune femme par Petrus Christus, au milieu du XVe siècle, est le point de départ du nouveau livre de François Righi, qui superpose et fait se croiser plusieurs trames de lecture.
Un détail de la coiffure l’a conduit à imaginer et à mettre en œuvre le processus de sa transformation au fil des pages. La métaphore principale est celle d’un voile descendant par degrés sur la forme du visage et les mots qui s’y inscrivent, ainsi que la lumière et l’ombre parcourent l’espace et engendrent le jour et la nuit.
Les termes inscrits sur ce visage, et ceux qui de page en page progressent en regard de cette image, sont issus de la collection de mots liée à la mythologie personnelle du paon, que François Righi explore inlassablement dans son travail, souvent en les disposant plastiquement en forme de diagrammes qui invitent à circuler dans leurs significations.
Ceux retenus ici, et dont l’image évoque un ciel étoilé, proviennent d’un secteur de ces termes concaténés en réseau où se trouve l’expression « petit jour » qui est aussi le titre du livre. Il se situe à proximité de ces quelques autres: beauté céleste, Vénus, décapitation.
Souvent, dans la mythologie, l’aurore prend la figure d’une radieuse jeune fille. Ici, seul son visage produit en portrait est retenu, et de ce fait, sa tête détachée du corps. Lunaire, solaire, stellaire, passant de l’ombre à la lumière, le livre s’appelle Petit jour..
Marie-Jeanne Boistard,
conservateur à la bibliothèque Abbé-Grégoire de Blois