CÉRÉMONIE NOCTURNE, 2007-2019.
Double verre 30 x 40 cm, papier du Japon 30 x 53 cm, fils de coton et de métal (or), socle Plexiglas 20 x 28 x 15,5 cm.
La nuit, moment des germinations silencieuses, des approches inaugurales.
Le jour venu rendra manifeste la réalité issue des prémisses cachées.
« Deux feuilles de verre, sur les diagonales desquelles se croisent un fil rouge et un fil d’or, enserrent un papier Tengujo, un japon d’une extrême finesse, excédant leurs dimensions comme une aile doucement repliée, disant peut-être ce qui demeure d’un livre qui s’est tu. » Marie-Jeanne Boistard.
« Douze ans pour placer deux verres sur un socle en plexiglas, y tendre deux fils de coton et métal et un papier du Japon. Douze ans pour que le livre s’ouvre et que cette ouverture soit tel le voile que la mariée relève, un texte encore inexistant qui déjà onde le papier, organise son espace. Les deux dimensions bien croisées auxquelles la première page ajoute la sienne, introduisant le temps. Et c’est toute l’histoire encore vierge, à moins qu’elle ne soit déjà imprimée dans quelque filigrane, qui entame sa vie de lecture. Un doigt va bientôt tourner la suite du récit, la suite de tous les récits possibles. Telle est la cérémonie d’annonce de ce petit lutrin dont la transparence rejoint celle, plus troublée, du poème passé et à venir, animé par cette fine barrière qui ne demande qu’à lever sa géométrie pour installer son décor et dégager une perspective. Le rouleau du poème peut suspendre son cours dans l’agrément de ses reflets et par le geste du lecteur. Le livre recommence son rituel. » Nicolas Pesquès, Recensions pour François Righi.