RIGHI (François) Toro - Faena sin toro ni torero ni muerte (Le Cinquième Théâtre de la mémoire du Paon), Madrid.

Orléans, Tant & Temps et Le Tailleur d’images, (6 novembre) 2001. 112 folios libres (15 x 22 cm) sous coffret imprimé. 109 empreintes de pétales de coquelicot, imprimées en sérigraphie par Jean-Marie Biardeau, et une carte postale tauromachique rehaussée d’une inscription à la gouache. 109 exemplaires sur Rivoli ivoire 140 g, numérotés et signés. L’exemplaire n° 0 est augmenté de 109 pétales de coquelicot collés, ainsi que dans les herbiers de botanique, sur autant de cartes de papier Rivoli. Les légendes sont inscrites à l’encre rouge. Cet ouvrage est conservé à Bourges, à la bibliothèque municipale des Quatre Piliers.
Épuisé.

 

Dès sa création en 1986, « Le Tailleur d’images » (association à vocation éditoriale) fut le réceptacle de la « somme pavonique », une mythologie imaginaire qui fonde, plutôt qu’elle ne documente, l’œuvre plastique de François Righi (cf. Summa Pavonica, catalogue, F.R.A.C. Limousin, Limoges, 1991). Et même si cette matière dite paonalogique ne vampirise pas intégralement le travail éditorial, la construction d’une installation intitulée Le Théâtre de la mémoire du Paon sera à l’origine, sous divers avatars, de nombreux livres autographes ou gravés, toujours chargés d’images.
L’œuvre s’inspire des systèmes mnémotechniques des rhétoriciens de l’Antiquité. Elle se développe autour de l’image du paon, considéré comme symbole de la manifestation de l’ensemble des phénomènes.
Chacune des occurences de ce « théâtre » tire son identité du lieu de sa réception. Après Limoges, Istanbul, Banska Bystrica en Slovaquie, la lisibilité de l’œuvre présentée à Madrid (Estampa, novembre 2001) passe par une référence à la tauromachie, pour jouer de l’analogie qu’il y a entre l’ouverture de la roue du paon, le déploiement de la cape du torero, et la grâce du mouvement des pétales de coquelicot. L’édition de TORO propose de jouer avec les combinaisons de ces trois éléments.
Le coffret, marouflé de papier écarlate, est illustré, au dos et sur le premier plat, d’un diagramme manuscrit de 109 mots. Ce schéma circulaire irradiant à partir du point central, marqué Pavo real (le paon), reproduit l’installation murale des 109 cartes postales tauromachiques, toutes légendées individuellement selon l’un des termes du diagramme, parmi lesquelles s’effectuera le choix de celle qui servira de frontispice à chacun des exemplaires.
Le diagramme doit donc être vu comme une grille de lecture du monde selon une certaine mythologie personnelle. Les 109 mots de référence servent de légendes aux 109 images du recueil, réalisées à partir d’autant de pétales de coquelicot. Les mêmes mots sont reportés et peints à la gouache sur chacune des cartes postales. En choisissant l’une d’elle, en fonction ou non du mot qu’elle porte, l’amateur est invité à distinguer son propre exemplaire de façon réellement originale. F. R.